• Le billet de 100.

     Lundi midi. Ta pause déjeuner fait une heure, fixe, non négociable, non prolongeable. L’impératif du jour c’est la poste, il te faut passer à  La poste. Elle ferme á midi, elle est à 3 km de ton boulot, ta pause est à 11h30, tout va bien. Mais comme tu aimes la difficulté, ou plutôt comme tu aimes te débarasser des corvées tu te dis que tant qu’à faire tu pourrais en profiter pour passer au Leclerc, 5km, de l’autre coté pour y acheter une bricole et puis toujours tant que tu y es faire le plein parce que sinon ce sera demain. Ca passe à l’aise dans le timing.

    La poste se déroule sans accroc. Bon tu es bien obligée de rouler sur un trottoir pour y aller- les travaux de la route bloquant les deux voies-, bien obligée de faire un peu la queue, d’entendre la guichetière prendre des nouvelles de vot’dame monsieur XYZ mais pas de problème, tu es pour, ca fait partie du jeu, c’est le service public social, c’est bien que ca existe il faut entretenir les liens sociaux. Tu repars contente de la poste, le paquet envoyé et 2 carnets de timbre en poche (prévoyante en plus), roule allégrement sur le trottoir, trouve une place à l’ombre (oui, ici ca tape encore !) au Leclerc et entre dans le supermarché. Là, tu étais un peu joueuse, tu aurais bien voulu en profiter pour retirer des sous au GAB mais tu abandonnes l’idée de bonne guerre en voyant la queue. Etre trop gourmande ca tue un planning, c’est une expérience acquise. La petite course et les caisses.

    Les caisses…. Tu choisis la moins de 10 articles, parce que vraiment les 3 caddies blindés derrière chacune des autres il faudrait un miracle pour qu’ils passent très vite. 2 caisses, 4 personnes derrière chacune. Tu prends celle où le client est en train de payer. Le suivant passe. La caissière scanne. Tranquille, ca passe large. Le client paie. Avec un billet de 100 euros. Tout de suite tu sais que ca va se compliquer. Parce que la caissière appelle la caisse centrale, pour vérification. Of course. La caissière en chef arrive, avec l’appareil qui sépare le bon grain de l’ivraie…. Elle passe le billet dedans une fois, deux fois, le défroisse, le repasse 3 fois, 4 fois, le décorne, 5, 6, 7 fois, l’aplatit 8, 9 et 10 fois. Et le repasse encore, et encore…. 20 fois en tout, 21 pour être exacte, j’ai compté. Sur les 21 passages il est ressorti 6 fois d’un coté et 15 de l’autre. L’autre c’est le coté « faux billet ». Elle appelle la sur-caissière centrale. Qui arrive… décorne le billet, le passe, le repasse, le défroisse, le regarde, l’asuculte, le repasse… 8 fois en tout. Il ressort 4 fois d’un coté 4 fois de l’autre. Elle le déclare bon. Tout le monde respire.

      

    Alors là, tu vois moi je me dis que le système est quand même bien fait. Il te permet de jouer avec les stats jusqu’à ce que tu trouves le résultat qui te plaît.

    Si.

    C’est vrai.

    Ne me dis pas que tu ne l’as jamais fait toi, de relancer ton « pile ou face » jusqu’à ce qu’il te donne le résultat que tu veux vraiment. Mais que tu ne t’avoues pas…

     

    PS pour les curieux : J’ai eu le temps de faire le plein et de rentrer à l’heure !  


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